L’organisation internationale de promotion de la défense des droits de l’Homme et du respect de la Déclaration universelle des droits de l’Homme s’intéresse au cas particulier de Kpatcha Gnassingbé, détenu à la prison civil de Lomé depuis 2009, accusé et condamné dans l’affaire de l’atteinte contre la sûreté intérieure de l’Etat.
Aujourd’hui son état de santé est chancelant. Il a des plaies à un pied qui le ronge. Ses avocats et médecins ont écrit au chef de l’Etat lui demandant une évacuation sanitaire à l’étranger en vain. L’intéressé lui-même aussi a saisi son grand frère sans suite.
« Le détenu Kpatcha Gnassingbé a des plaies sur son pied avec risque d’amputation, s’il n’y a pas de prise en charge adéquate », amplifie Aimé Adi, le Directeur d’Amnesty International Togo.
Selon lui, en dehors de l’ancien député de la Kozah, « il y a encore deux autres détenus dans cette affaire de tentative de coup d’Etat de 2009, notamment Atti Abi et Dontema Tcha, détenus respectivement dans les prisons d’Atakpamé et de Sokodé. Cela reflète un peu l’image des conditions carcérales au Togo ».
Kpatcha Gnassingbé est régulièrement transporté au pavillon militaire du CHU Sylvanus Olympio sans que le mal dont il souffre ne soit arrêté. Me Raphael Adzaré Kpadné, un de ses avocats, souligne que « Le mal dont souffre Kpatcha depuis cinq ans, s’il n’arrive pas à guérir, cela voudra dire tout simplement que l’environnement dans lequel il est soigné n’est pas approprié », ajoutant que « La prison ne doit pas être considérée comme un centre d’extermination, la prison n’est pas un centre de déshumanisation ».
L’ancien ministre des Anciens combattants, selon Alioune Tine, le fondateur du think-tank ouest-africain Africajom Center, doit être libéré d’autant plus qu’il ne constituerait plus « un obstacle quelconque au pouvoir » en place au Togo. « Franchement, ce serait un acte salutaire pour le pays que de libérer, de gracier définitivement Kpatcha pour qu’il se soigne et qu’il s’occupe de sa famille », enchaîne-t-il.
Le procès du fameux Coup d’Etat, la condamnation et la détention de Kpatcha Gnassingbé et coaccusés sont jugés arbitraires par le Groupe de travail des Nations Unies. Les experts de cette institution ont exigé leur libération immédiate. La Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO) a également condamné l’Etat togolais dans cette affaire.
Fabrice Kossivi